Au cours de cette année 2024, l’Aéroport International Amiens – Henry Potez aura 17 ans. Il est la plate-forme aéroportuaire la récente de France. Aucune nouvelle infrastructure complète dédiée au transport aérien n’a été construite dans notre pays depuis son inauguration officielle, le 30 juin 2007. Flash-back sur les temps forts qui ont précédé le premier atterrissage d’un BELUGA.

C’est en juillet 1988 que tout débute. Sous la direction d’un certain Jacques Crusson, l’usine AEROSPATIALE de Méaulte devient une unité spécialisée en pièces mécaniques de petites dimensions et en réalisation de sous-ensembles produits par des moyens automatisés. C’est ce fait générateur qui a entrainé la mise en œuvre du projet d’automatisation de la construction des pointes avant de la gamme AIRBUS. A cette époque, dans la suite logique de ce savoir-faire, on en vient à réfléchir au devenir de l’usine, au regard des pointes avant des futurs A 380 et A 400 M. Point important : ces structures ne peuvent pas, ou très difficilement, être acheminées à Saint-Nazaire par la route. Fernand Demilly, ancien Directeur de l’Ecole et du Centre de formation professionnelle de l’usine, également Président du Conseil Général du Département de la Somme, s’inquiète de cette contrainte handicapante.

A cette époque, l’usine porte en elle plus de 80 années de culture aéronautique depuis henry Potez. Elle compte 3000 salariés avec les sous-traitants, notamment ceux du PHMA, le Pôle Hydraulique et Mécanique d’Albert, qui regroupe alors 25 PME. A proximité, l’aviation se pratique au sein de deux clubs, en avions et en planeurs.

Pour envisager l’avenir dans la sérénité économique, il est indispensable de doter ce pôle aéro-industriel d’une piste d’envol permettant de rentrer dans le réseau européen des avions cargo AIRBUS BELUGA. Pour la précision, la première réunion au cours de laquelle est envisagée une telle construction a lieu le 20 octobre 1997.Elle est présidée par Le Préfet Dufeigneux, en présence de Fernand Demilly. Au cours des 6 années suivantes, de très nombreuses réunions de travail se déroulent à Méaulte, à Amiens, mais également à Toulouse, Nantes, Saint-Nazaire, Paris et Bruxelles.

Enfin, le protocole d’accord pour la construction de la piste est signé le 27 novembre 2003, au Théâtre du jeu de Paume d’Albert, avec tous les partenaires. Le montant du plan de financement est de 40 millions d’Euros. Il est à noter que le Groupe AIRBUS participe au financement à hauteur de 11,25 %.

Puis arrive le temps des nombreuses études et procédures administratives. Hubert Flandre devient Directeur du SMER, le Syndicat Mixte d’Etudes et de Réalisation. Cette structure qui regroupe le Département et le pays du Coquelicot fixe comme objectif d’ouverture de la future piste la date de juin 2007.

Quelques chiffres permettent de mesurer l’ampleur de cette réalisation : 200 hectares de terrain ont été acquis pour constituer l’emprise foncière qui va héberger une piste de 2200 mètres de long et de 45 mètres de large. La phase obligatoire de déminage du sol a remonté 7 tonnes d’obus et les fouilles ont relevé 16 corps de soldats de la première guerre mondiale. Les travaux qui débutent en janvier 2006 vont traiter 2 millions de mètres cubes de matériaux entourés de 9 kilomètres de clôture.

Au terme des travaux, l’aéroport est inauguré le 30 juin 2007. Dix ans après les premières réflexions, les vols d’avions cargo BELUGA peuvent débuter.